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L'éminence grise
5 juillet 2018

Expérience de chute libre

Samedi dernier, par une journée semblable aux autres. Tout le monde vaque tranquillement à ses occupations. Sauf moi, qui m'approche de l'aérodrome avec une boule au ventre. Pour ma défense, je ne suis pas là par hasard : je me prépare à accomplir mon baptême de parachute. Je découvre mon instructeur : Axel. C'est lui qui va être mon guide. L'atmosphère est tout de suite chaleureuse. Axel me décrit les instructions à suivre une fois en l'air, puis il m'invite à passer mon équipement (un harnais qui va des cuisses aux épaules). Après ça, j'approche l'appareil qui nous attend sagement à quelques mètres de là : il s'agit d'un Cessna 207. En grimpant à l'intérieur, je découvre qu'il est dépourvu de tout siège : j'imite Axel et m'assoie sur le sol. Une minute plus tard, le pilote nous fait un signe et nous décollons. Je suis habitué à prendre l'avion, mais un vol à bord d'un si petit appareil s'avère rapidement d'un tout autre genre. D'abord, ça secoue. La moindre rafale de vent fait tanguer l'appareil, à tel point que je me sens un peu nauséeux. Heureusement, il y a de quoi prendre l'air pour faire passer la nausée : la porte latérale droite est ouverte et laisse le vent entrer dans la cabine. La vue sur la terre y est renversante... et affolante, aussi. Après vingt-cinq minutes de vol, nous atteignons finalement 4000 mètres d'altitude et je suis aux anges. Tout plutôt que de rester à bord de cette boîte de conserve volante ! Axel assujettit mon harnais au sien. Quatre petits points d'attache qui sont censés me garder en vie. C'est vraiment une expérience qui repose sur la confiance qu'on a dans le matériel, me dis-je soudain. Je ne sais pas pourquoi, cette pensée se met à tourner en boucle dans ma tête. Axel m'affuble d'une surprotection à mettre au-dessus de mes lunettes. Le cordon me compresse un peu la tête, mais je ne fais pas le difficile : on va chuter à 200 km/h et je préfère ne pas les perdre au cours du vol. Nous rejoignons l'ouverture. Je me rends compte que c'est VRAIMENT UNE EXPERIENCE QUI REPOSE SUR LA CONFIANCE QU'ON A DANS LE MATERIEL ! Là, face à l'ouverture, face au vide, je réalise brusquement ce que je me prépare à faire : me jeter dans le vide à 4 km d'altitude, et faire confiance à un bout d'étoffe pour me sauver la vie. Bon, deux bouts d'étoffe, d'accord, mais ça ne change pas le fond du problème. Je sens que je vais faire machine arrière si je continue à me poser des questions, et je lâche les bords de l'ouverture en hurlant. J'ai tout oublié des consignes, n'ai pas mis mes jambes comme il fallait et on tombe en tous sens pendant quelques secondes avant qu'Axel ne rattrape le coup et nous stabilise. Le pauvre doit être devenu sourd : je n'arrête pas de hurler. Nous tombons à plus de 200 km/h, et mon hurlement se change soudain en rire incontrôlable : je vole ! Le vent siffle à mes oreilles. J'ai l'impression d'être Superman. Le parachute s'ouvre brusquement (la chute libre dure moins d'une minute), et nous laissons soudain la station horizontale pour nous retrouver suspendus. Après le sifflement du vent lors de la chute, la paix qui règne est impressionnante. Le décor ? Beau à crever, tout simplement. C'est comme ça que les anges doivent voir le monde. Quelques minutes plus tard (oui, cette phase-là aussi est très courte), on regagne le plancher des vaches. Nous avons passé plus de temps dans l'avion que dehors, mais je ne crois pas qu'on puisse compter de cette manière : il y a des minutes qui valent plus que d'autres. Et celles-là en font définitivement partie. Pour en savoir davantage, je vous recommande la lecture du blog sur cette expérience de baptême de parachute à Castres qui est très bien rédigé sur ce thème.

parachute2 (5)

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